1929 Great Depression Cold Case 8 : 1922- 1923 Norman s’impose petit à petit.

29/09/2020

Nous vivons actuellement dans un monde basé sur le QE , mais c'est que ça en deviendrait presque à virer à la grivoiserie salace ce blog je vous entend dire!! . 

C'est mal connaitre votre rédacteur , je parlais du Quantitative Easing. cf quelques concepts 

Quand de plus je vous affirme sans coup ferir que le QE fait partie des OMO alors la je vous entend vous écrier que ça devient franchement très tangent ce blog !. Je puis vous assurer que vous vous m'éprenez et que je ne parlais que  des Open Market Operations ! . Figurez vous qu'alors que tout le monde pense que cela existe peu ou prou depuis la crise de 2008 (je caricature quelque peu ), il n'en est rien et leur histoire remonte à bien plus loin ......... à l'entre 2 guerres , mince alors toujours cette même période .


La mise en place du central Banking façon Norman : le clair obscur

Alors que les espoirs de Norman de faire retourner L'Angleterre à l'étalon or de façon rapide s'étiolaient avec les variations du taux de la livre sterling, Norman commença à fixer son attention sur l'état quasi anarchique qu'avait laissé la guerre sur les finances il y a longtemps prospères de l'Autriche, de l'Allemagne et des petits pays de l'Europe centrale. 

Voilà un endroit où il pourrait agir à sa guise sans avoir la crainte d'être accusé par les Politiques d'ingérence, Politiques qui avaient suffisamment de pain sur la planche avec l'économie Anglaise stagnante. L'Autriche était pour Norman un test . S'il pouvait réussir le tour de force de rétablir l'économie de ce pays ayant rétrécit , pour lesquelles les frontières avaient été tellement retouchées par les traités de paix qu'un ancien Empire de 50 millions de personnes était devenu une petite république de 6 millions, le reste de l'Europe pourrait prendre exemple de la leçon reçue.

le cas Autrichien, et comme de bien souvent chez Norman, était cependant tout à fait ambivalent car derrière l'aspect international et le grand schéma de reconstruction se cachaient quelques autres motifs . Il touchait particulièrement les intérêts Anglais: il existait une dette indirecte portée par la Banque d'Angleterre pour une fraction des malheurs Autrichiens (la banque Anglo Autrichienne) . Il du donc utiliser tout son entregent dans la City de Londres afin de réorganiser cette banque à distance selon les lignes de force Anglaise. La situation Autrichienne était de plus déjà dans les mains du comité financier de la société des nations et c'est pourquoi il est si important de le mentionner à ce stade car particulièrement illustratif de ce qui se passera par la suite dans le central Banking conçu par Norman : Jeux de pouvoir , carnet d'adresse bien profond , choix des hommes stratégiques, manœuvres dilatoires , comedia del arte, la « smokes and mirrors » attitude , si chère à Montagu Norman , dans sa plus grande splendeur.

la contribution majeure de Norman résida dans le fait qu'il ait trouvé et levé les crédits nécessaires pour supporter le plan du comité financier de la société des nations afin de refaçonner le système financier Autrichien. Son ambition cachée tout au long de cette démarche était de sortir le problème de la sphère politique internationale ou la France et l'Italie ne désirait que la maintenir pour la mettre sur un terrain où il avait jusqu'alors l'avantage. L' émission d'un prêt à long terme vint couronner de succés ce processus et fini d'établir la méthode qu'il allait usiter par la suite (Montagu Norman Andrew Boyle p138-148, The Bank of England 1891-1944 RS Sayers p 163-170)


Les politiques aboient , Norman passe

Dans ce Maelstroem de relations interpersonnelles , de détermination de pré carrés entre politique et Financier, d'enjeux géostratégiques internationaux naissants , la relation avec l'Amérique était ce qui importait tout simplement car le capital s'y était réfugié. Aussi quand Arthur Balfour , alors en charge temporaire du Foreign Office, écrit une note le 01 Aout 1922 envers les débiteurs Européens de l'Angleterre, proposant de faire disparaître les dettes inter gouvernementales en supportant cette affirmation par le fait que l'Angleterre ne leur réclamerait que la portion nécessaire pour payer les demandes Américaines envers l'Angleterre la tension était plus que palpable. Cette note critiquait implicitement les USA elle reportait la responsabilité des tensions interminables sur les réparations vers ces derniers.

Tout au long de l'automne 1922 Norman rencontra Benjamin Strong (son homologue à New York) , Niemeyer (Trésor Anglais) et JP Morgan (le banquier) dans une volonté de trouver un plan acceptable par toutes les parties pour financer les dettes de guerre Anglaises , Norman s'était déjà convaincu que l'Angleterre ne récupèrerait jamais sa propre estime , le prérequis dans l'échelle des valeurs Victoriennes à la stabilité et la prospérité jusqu'à ce qu'elle ne paye ses dettes aux USA. Stanley Baldwin, le chancelier de l'échiquier dans le nouveau gouvernement Conservateur de Bonar Law , prit la direction de Washington en Janvier 1923 avec Norman comme conseiller. Ce dernier était particulièrement anxieux de trouver un terrain d'entente afin de faire disparaître cet élément d'incertitude qui pesait sur la livre Sterling £ et de conforter la « relation spéciale » qu'il était en train de développer avec Benjamin Strong.

Norman réussit assez rapidement à couronner son entreprise de séduction auprès de Baldwin de succès sur le chemin de New York et , à vrai dire l'impressionna , avec sa vision « que n'importe quel accord maintenant serait mieux que rien du tout » (Boyle , Montagu Norman 156,162). L'accord trouvé pour le remboursement fût considérablement moins dur que ce que la commission qui avait été instituée par le Congrés US en Fevrier 1922 était censée pouvoir autoriser au maximum, mais il fût cependant considéré comme excessivement onéreux par Bonar Law et ses collègues qui l'acceptèrent bien à contre cœur. Norman , qui partagea la critique qui s'ensuit en Angleterre d'un accord si mauvais , a pu ou pas à vrai dire influencer la décision de Baldwin, quoi qu'il en soit le Foreign Office était lui aussi en phase avec le fait qu'il faille trouver un accord avec les US car il fallait améliorer les relations Anglo Américaine , l'Angleterre jouait unie vis à vis de l'extérieur.




L'hyper inflation Allemande

Depuis Juin 1922 les essais d'arranger un prêt à l'Allemagne s'était brisé et la valeur du mark avait glissé de façon tout à fait incontrolée. Le 26 Décembre 1922 la commission des réparations déclara par un vote de 3 contre 1 (le délégué Anglais s'étant opposé à la décision) l'Allemagne en défaut de paiement . La proposition de Bonar Law de conférer à l'Allemagne un moratorium fût repoussé par une conférence des premiers ministres et le 11 Janvier 1923 les troupes Françaises et Belges envahirent la Ruhr pour récupérer les réparations par la Force. Ce qui apparaissait pour la France une nécessité impérieuse de recouper les intérêts nationaux apparut bien évidemment à Londres comme une tentative Française d'hégémonie sur le continent Européen. La folie Française comme le dit Norman (Boyle , Montagu Norman p155). L'Allemagne répondit par une politique de résistance passive et malgré des revenus qui chutaient le gouvernement Allemand commença à payer les services en imprimant de la monnaie. L'inflation accéléra à tel point que l'épisode de l'hyper inflation Allemande apparût.



La découverte des open market opérations aux USA.

Comme je l'ai déjà précisé dans un article de ce blog Le mal ou le remède ? : telle est la question !, les opérations d'Open Market ,dont fait partie le QE avaient été découvertes ,tout du moins aux USA , dans les années 20 et il était quelque peu curieux, que l'arme qui était censé nous sauver à notre époque ait été utilisée pourtant avant la crise de 1929 .

La vraie importance de l'achat et de la vente des titres d'Etat fût quasi une découverte accidentelle. Lors de la 1ere guerre mondiale , les banques commerciales aux USA empruntèrent de façon massive aux Banques de la Réserve Fédérale et les intérêts de ces prêts furent pour ces dernières une source de revenu. Mais lors de la déflation du crédit de 1921 , un retour précipité de monnaie et d'or de l'étranger vers les USA fît que les banques commerciales furent capables de payer une grand partie de leurs dettes auprés des Banques de la Réserve Fédérale. Tant est si bien que les Banques de la Réserve Fédérale se retrouvèrent à avoir des soucis puisqu'ayant des revenus bien plus faibles. Elles durent donc acheter des titres d'Etat en 1922 pour maintenir leurs revenus et que constatèrent elles ??

  • Plus les Banques de la Fed achetaient des titres d'Etat et plus les banques commerciales leur remboursaient leur dette ayant pour résultat que les revenus des banques de la Fed ne changeait pas
  • Que l'argent était liquide (faut être banquier pour faire une découverte de la sorte) et qu'il circulait à travers le pays : quand des titres d'Etat étaient achetés à Dallas par la Fed de Dallas, l'argent ne restait pas à Dallas mais pouvait réapparaitre un peu partout dans le système bancaire

Elles en tirèrent 2 conclusions :

  • il y avait urgence à étudier le phénomène
  • ces opérations devaient être traitées comme un système complet plutôt que des politiques pour chacune des Banques de la Fed

ce qui amena à la création d'un organe de supervision des achats/vente des titres d'état. On retrouve d'ailleurs dans the Annual Report of the Federal Reserve Board for the Year 1923, les principes et les conséquences des opérations d'open market comme un instrument majeur de politique monétaire , qui vient en complément des variations du taux d'escompte. Le système de la Réserve Fédérale passait d'un système qui répondait de façon semi-automatique à des demandes qui lui était faite à celui d'un organe de contrôle prenant l'initiative .

Face aux craintes nouvelles de l'inflation qui montaient Benjamin Strong en Février 1923 monta le taux d'escompte d'un demi point jusqu'à 4,5% et en coordination avec les Feds des autres états commença le resserrement des taux de marché en utilisant les politique d'open market (en vendant des titres d'Etat).

Avec 1.3 million de personnes au chômage en Angleterre et un redressement industriel encore très précaire une restriction monétaire attirerait les critiques acerbes . Les taux aux USA montaient et courant 1923 il était envisageable que les taux puissent monter encore plus. Même si le danger passa , le Sterling s'affaiblit sur les marchés et avant même que la pression annuelle pour financer les récoltes d'automne à l'étranger puissent se faire sentir Norman passa à l'action. Baldwin demanda à Norman le 23 Juin 1923 qu'il ne prenne pas de décisions qui puisse remettre en cause la reprise , sans succés.. Norman avait écrit à Strong  

" Je pense que nous allons augmenter le taux d'escompte jeudi prochain à 4% , mais tu realiseras que les prévisions commerciales de rende pas cette augmentation bien simple " FRBNY , Bank of England cables, 1922-1923 , Norman to Strong N°15, 2 July 1923

Le taux d'escompte de la banque d'Angleterre passa de 3 à 4 % et immédiatement la Banque d'Angleterre du faire face aux critiques de tous cotés (British Capitalism at the Crossroads 1919-1932 , Robert W.D Boyce p45)

Norman imposait de plus en plus sa vision



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