1929 Great Depression Cold Case 12 : 1926. France, vue de GB : Quelle ordure !! ,  GB vue de France : Que l’or dure !

03/02/2021

En Angleterre Norman arrivait au pinacle du central Banking . Sous couvert d'une décision qu'il faisait apparaitre comme devant avoir été prise par le politique ( Churchill) cf 1929 Great Depression Cold Case 11 , il avait agi dans l'ombre et finalisé la tâche qu'il s'était assigné en prenant le poste de gouverneur de la banque d'Angleterre quelques années auparavant : le retour à l'or de la livre Sterling.

L'Angleterre reprenait sa place et il s'en dégageait une certaine quiétude retrouvée bien à l'opposé de ce qui se passait en France. L'inflation y était galopante , des artifices plus que douteux y avaient été usités (épisode des faux bilans de la banque de France) , les ministères et les projets se succédaient sans que la situation économique semble ne puisse être stabilisée, Le Franc se dépréciait de jour en jour. Enfin et ce n'était pas le moindre des faits économiques , la France était le seul grand pays qui n'avait pas sa monnaie rattachée à l'or. Les dynamiques des deux pays semblaient être à l'opposé...

Mais comme toujours dans ce qui a trait à Norman la part d'ombre du personnage n'était jamais bien loin .

Entrons tout d'abord dans le curieux par une porte dérobée, cela aurait particulièrement plu à notre personnage, du lieu ou il avait choisit d'élire domicile . Le gouverneur de la banque d'Angleterre s'était établi dans un batisse nommée Thorpe Lodge à Camden Hill et ce depuis 1904 (Lord Norman Clay p60-63). Batisse qu'il choisit de modeler à sa guise , il s'y investit particulièrement en y designant des parties du mobilier . Comme le souligne Clay p62 

« even in business his intellectual processes were more those of a creative artist than an economic man ». 

Quelle partie donc de notre homme prenait le dessus quand il apparassait dans des télégrammes tout à fait officiels entre banquiers sous le pseudo de « PLODGERITE », on en retrouve la trace entre 1923 et 1928.

https://fraser.stlouisfed.org/files/docs/historical/frbny/strong/strong_320_115_jay_1924-1926.pdf

https://fraser.stlouisfed.org/files/docs/historical/frbny/strong/strong_320_114_jay_1921-1923.pdf

https://fraser.stlouisfed.org/files/docs/historical/frbny/strong/strong_1116_8_2_norman_1928.pdf

Thorpe Lodge était connue sous le pseudo de « Plodge » (Montagu Norman Boyle index p349 ) nul doute que Plodgerite ait eu à voir avec le lieu de résidence de Norman , c'est d'ailleurs pour ceux et celles (il y en a peu) qui se sont intéréssés de prés à la chose l'explication qui ait été trouvée . Il se pourrait pourtant qu'il y ait quelquechose d'autre ... une coincidence étonnante bien sur !. 

PLODGERITE recèle un anagramme celui de GOLD PERITE que l'on pourrait traduire par « expert de l'or ». .

Quand on se souvient cf (QE INDUCED WAR cf 1929 ou 1931 ???) que Bernanke lui aussi utilisait un pseudo celui d' EDWARD QUINCE qui recelait un anagramme QE INDUCED WAR , que Bernanke avait eu pour sujet d'étude la période de l'entre deux guerres , on pourrait presque s'aventurer à croire que ce petit monde du central Banking serait en fait plus proche d'Arsene Lupin que de celui de la logique Booléenne.

La part d'ombre était aussi , sans anagramme cette fois ci dans les actes. Dans le retour à l'or de la livre Sterling de 1925 , l'histoire voulu qu'on se focalisa sur l'or. Dans le  gold standard ce qui fascinait s'était la stabilité du métal . Il existait pourtant une subtilité majeure quant à ce retour . Cette subtilité était en fait une véritable révolution. Elle avait suivi les lignes de développement de la situation pré guerre s'était amplifiée pendant le premier conflit mondial pour aboutir à ce standard vendu comme un gold standard qui n'en était qu'un succédané . L'or sortait de la circulation monétaire en étant remplacé par des billets de banque et des dépots bancaires . Vendu comme un gold standard ce n'en était à proprement parler plus un. Le gold bullion standard développé et imposé en 1925 donne à voir l'idéologie sous jacente de Norman. Ce standard nécessitait que les pièces en or disparaissent de la circulation et que les banques centrales prennent le pouvoir en contrôlant le stock d'or monétaire national. l'idée qui se cachait derrière cette manœuvre fût qu'il fallait établir la stabilisation de la valeur (c'est-à-dire du pouvoir d'achat) de l'or .

Un banquier central du 19eme siècle aurait pourtant considéré une telle approche comme une utopie vers un dirigisme forcené . Dirigisme qui de prime abord semblait le mal combattu par Norman avec une véhémence incomparable . Oui mais voila , comme le disait parfaitement bien WE Spahr dans Monetary Notes New York , Economists' National Committee on Monetary Policy December 1 1947, p5

The Gold coin standard thus places in the hands of every individual who uses money some power to express his approval or disapproval of the government's management of the people's monetary and fiscal affairs. It gives the people of a nation direct control over the use or abuse of ther public purse

Mais alors comment fallait il interpréter la manœuvre de remplacer un vrai gold standard par un clamé vrai qui était en fait faux ?? Norman essayait il de faire exactement l'inverse de ce qu'il annoncait devoir défendre tel un forcené.

L'obsession de Norman c'était de maintenir le gold standard , ou plutôt soyons très précis car c'est justement la clé du débat, le gold exchange standard et plus particulierement le gold bullion standard

Avec le Gold Bullion Standard qui est une particularité du Gold Exchange Standard, les devises gagées sur l'or restaient librement convertibles en or, mais seulement au-delà d'un certain montant (l'équivalent monétaire d'un lingot). En pratique, cela restreignait les possibilités de conversion de devises en or aux banques. La thésaurisation de l'or par les particuliers était limitée : les petites quantités d'or que les particuliers pouvaient posséder n'avaient pas de valeur monétaire. Enfin cela permettait aux banques centrales de pratiquer un taux de couverture de la masse monétaire en circulation plus lâche, en rendant impossibles les phénomènes de demande massive de conversion de devises en or.

Le Gold Bullion Standard était vendu comme une amélioration apportée au Gold Standard. Il devait contribuer à la stabilité du système, et rendre possible une augmentation plus souple de la masse monétaire. Etonnament pourtant c'était un pas franchi vers l'abolition de la référence à l'or dans le système monétaire international, étrange donc pour Norman de défendre un tel standard lui qui se proclamait expert de l'or et que tous imaginaient comme un illuminé de l'or.

Dans la confusion des genres et des mots cette nuance avait tout simplement disparue .

Bref Norman voulait maintenir le gold bullion standard face à une balance des paiements Britannique excessivement fragile. Cela signifiait le risque chronique de pénurie d'or à la banque d'Angleterre et la nécéssité d'avoir accés à l'or qui avait été accumulé par le peuple et à celui qui avait été accumulé par les banques centrales étrangères. Selon le Gold Delegation of the League of Nations (1930) "the total of gold coins withdrawn from circulation between 1913 and 1923 amouneed to £2670 Million of old parity" , plus qu'assez pour compenser la déficience de production de l'or entre 1915 et 1930 (interim report cunliffe comitte p 103) .

Avec ce gold bullion standard c'était un nouveau pas pour replacer le système quasi automatique d'avant 1914 par le management des banques centrales. Il fallait donc que la coopération entre les instituts d'emission soit particulièrement huilé (1929 Great Depression Cold Case 9 : 1923-1924. et  1929, Great Depression Cold Case 4 : Coopération ou compétition telle est la question ?

Derrière donc la facade en or massif se tramait un enfumage généralisé , qui sous la cape de la coopération des banques centrales cachait la reprise en main de l'Angleterre sur les affaires financières .

Norman avait il vraiment fait l'erreur de sous estimer l'importance de la notion de Nation dans son désir d'imposer une caste supra nationale de supers banquiers qu'il dominerait ou , l'éxecrait il tellement qu'il en fut aveuglé. Norman étant éminement patriotique on peut peut douter de la seconde proposition. Les tensions entre les Nations existaient et ce ne sont pas les accords de facade qui , même s'ils apaisaient de temps à autres les points d'achoppement entre les différents pays (accord Mellon Berenger de 1926 entre les USA et la France, plan Dawes) avaient plus comme objectif de gagner du temps .

La tectonique des flux financiers , était à l'œuvre et la stabilisation Anglaise de 1925 avait pu être réalisée aussi en grande partie par des capitaux étrangers parmi eux Français qui s'étaient réfugiés à Londres du fait de la situation générale Française jusqu'alors. Pourtant Lorsque Poincaré arriva au pouvoir en 1926 on vit de façon très nette un reflux des capitaux Français vers la mère patrie. En 1926 la France revenait dans le concert des nations , elle y reprenait sa place en essayant d'arrimer sa monnaie à l'or et pourtant elle allait enclencher une glissade incontrolée.

A la banque de France un tryptique composé d'Emile Moreau (gouverneur de la banque de France) de Charles Rist (un économiste réputé) et de Pierre Quesnay entra en scène en 1926 et prit en main les destinées de la situation économique Française. Le compte rendu de la visite de Pierre Quesnay à la banque d'Angleterre du 19 Octobre 1926 est à ce titre excessivement instructif car il éclaire la période d'une lumière tout à fait vive et met en perspective les réflexions Françaises sur la situation qui se dessinait (cf souvenirs d'un gouverneur de la banque de France histoire de la stabilisation du Franc 1926-1928 Emile Moreau p134-136 ).

Dans un premier temps une boutade symboliserait l'entente entre les deux instituts qui serait presque idylique puisque pour Norman : 

« Les divers fonctionnaires des banques d'émission doivent se sentir dans les autres banques comme chez eux (at home) et l'on ne doit pas plus s'étonner de voir entrer Pierre Quesnay librement chez le gouverneur de la banque d'Angleterre, que d'y voir sir Ernest Harvey » 

(Ernest Harvey étant le fidèle lieutenant de Norman). 

l'analyse de Moreau plus profonde ne laissait cependant pas de place aux boutades sur le choix Anglais du retour à l'or

...(En Angleterre) 

« Dans ce pays oû tant de choses ont besoin de réorganisation , l'économie industrielle notamment, le marché financier est , au contraire , une merveille de précision , et l'on comprend que , sans hésitation , les dirigeants de la politique anglaise aient décidé, le 28 avril 1925 , le retour de la livre sterling à la parité d'avant guerre : en rétablissant le prestige financier de l'Angleterre, ils permettaient au mécanisme de la Cité de reprendre son fonctionnement

Et d'expliquer que les disponibilités surabondantes d'or de certains pays , en particulier des pays bas qui étaient placé à New York depuis la guerre revinrent à Londres dés que l'Angleterre fut revenue à l'étalon or et de préciser que cette politique sacrifiait en apparence l'industrie Britannique aggravant sa crise par une augmentation de ses charges réelles , mais de toute façon , cette industrie aurait été obligée , selon Quesnay , de se réadapter complétement (le pragmatisme du financier fait penser que Norman avait distillé le message).

Il est clair que Moreau pressentait déjà de façon particulièrement nette les intentions de moins en moins cachées du gouverneur anglais.

Mr Quesnay me donne encore des vues intéressantes sur les ambitions de Montagu Norman et du groupe de financiers qui gravite autour de lui : sir Otto Niemeyer , Sir Arthur Salter, Sir Henry Strakosch.... Maintenant que la puissance financière Britannique est restaurée , leur effort tend à faire de Londres le grand centre financier international.....Mais ce ne serait pas l'objectif principal ... : toute idée de centralisation mise à part , il (Norman) souhaite bien plus encore de voir s'établir des liens entre les différentes Banques d'Emission, méme sans son intermédiaire. Sa grande idée serait la suivante. L'organisation économique et financière du monde parait au gouverneur de la banque d'Angleterre devoir être l'œuvre de XXe siècle. Les hommes et les institutions politiques luis semblent hors d'état de mneer avcec la compétence et la continuité nécessaires cette tache d'organisation qu'il voudrait voir entreprendre par les banques d'emission indépendantes à la fois des Gouvernements et des financiers privés.....Elles (les banques d'emission) empécheraient ainsi les luttes politiques intérieures de nuire à la richesse des nations et à leur progrés économiques.

Que ces vues soient bien doctrinaires , et sans doute quelque peu utopiques , ou peut être machiavéliques, c'est possible ! Neanmoins cet exposé de Mr Quesnay m'interesse beaucoup et m'aidera, je pense , à négocier utilement avec Mr Norman et les gens qu'il à plus ou moins acquis à ses idées : Strong , Schacht, Vissering , etc

Le décor était planté , tout allait encore en 1926 pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles les graines de la destruction avaient été semées sous le couvert de la coopération , l'orage commencait à gronder sans que personne ne puisse bien y prêter attention........

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